Retrouvez dans cette page tous les conseils de saison parus dans le « Courrier de l’Hirondelle »
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de juin 2021)
Pour que vivent les plantes sauvages
Certains les qualifient encore de mauvaises herbes mais c’est parce qu’ils ignorent les bienfaits de ces plantes sauvages qui poussent sans être plantées, sans arrosage ni engrais et qui nourrissent des cohortes d’insectes et d’oiseaux. Ces « bonnes herbes » assurent l’équilibre des écosystèmes et ravissent l’oeil parleur couleur, leur forme, elles nous reconnectent au fil des saisons. Quel vertige que d’imaginer qu’elles ont évolué depuis des millénaires pour s’adapter au sol, au climat et qu’elles ont tissé avec les insectes, les animaux ou le vent des liens très forts pour assurer leur pérennité.
Alors restons humbles et admiratifs en préservant ces trésors du vivant !
Voici quelques idées en vrac : tracer des cheminements à la tondeuse qui délimiteront des îlots en libre évolution fauchés une fois l’an à l’automne ou en fin d’hiver ;
conserver une bande sinueuse si vous avez peu place ; préserver une bande enherbée devant vos haies.
Vous trouvez que les plantes ne sont pas assez belles et diversifiées ? Rechercher au cours de vos promenades dans les environs des plantes qui vous plaisent : coquelicot, marguerite, vipérine, salsifis,fenouil, Eupatoire chanvrine, … Attendre que les graines soient mûres et en prélever quelques-unes à ressemer dans son jardin à la volée ou en bordure des massifs. Ou prélever du foin d’une belle prairie et l’épandre sur le massif à enrichir de plantes nouvelles.
Alors à vous, le spectacle merveilleux des floraisons multicolores et du petit peuple de l’herbe !
L’avez-vous vu ?
Orchis bouc ( Himantoglossum hircinum ) … elle porte un bien vilain nom et son nom scientifique ne dit rien de la beauté de cette orchidée sauvage qui s’épanouit en juin. Bien que de couleur discrète elle se repère facilement du fait de sa taille, elle peut atteindre le mètre pour peu qu’une faucheuse aveugle ne réduise à néant la hampe florale. Admirez-la de près et étonnez-vous de son labelle (nom donné à un pétale transformé chez les orchidées)long et torsadé comme un serpentin. Remarquez les taches roses en relief qui indiquent à l’agent pollinisateur le chemin pour atteindre le nectar et surtout pour déposer au bon endroit le pollen d’une autre fleur, transporté à dos d’insecte. Sentez son odeur pas si désagréable qui signale sa présence alors que l’on ne l’a pas encore aperçue, à la manière de l’ornithologue qui repère l’oiseau à son chant.
Si vous avez la chance de l’avoir dans votre jardin, préservez-la jusqu’à ce que les tiges soient sèches et que ses graines soient mûres pour qu’elle puisse se reproduire. Les graines des orchidées très fines sont transportées par le vent souvent très loin du pied qui les a produites.
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de mai 2021)
Les abeilles solitaires
Tout le monde connaît l’Abeille mellifère, l’abeille de nos apiculteurs mais très peu savent qu’il existe près de 1000 espèces d’abeilles en France dont 90% ont des moeurs solitaires. La diversité de ces espèces assure une haute qualité de la pollinisation d’un grand nombre de plantes car certaines sontspécialistes d’une espèce ou d’une famille végétale et interviennent durant tout la saison (de février jusqu’en novembre)même lorsque le temps est pluvieux et froid au contraire de l’Abeille mellifère plus généraliste et plus frileuse.
Avec l’objectif d’enrayer son déclin, installer des ruches pour l’Abeille mellifère en trop grande quantité n’est pas toujours une bonne idée. Cela crée une compétition au détriment des abeilles solitaires car l’Abeille mellifère grâce à son organisation remarquable laisse peu de ressources à ses cousines sauvages qui disparaissent en silence des milieux. Mieux vaut créer les conditions du maintien et du développement de ces insectes indispensables à notre cadre de vie et à nos ressources vitales.
Le geste du mois
Pour aider les abeilles solitaires, il faut leur offrir « le gîte et le couvert ». En installant fagots de tiges creuses, bûche percée, tas de bois, murets de pierres sèches seulement jointées à l’argile, talus de terre nue, elles pourront nidifier dans un gîte adapté. Elles trouveront dans un jardin pas trop « nettoyé » les matériaux végétaux et minéraux pour construire leur nid.
Pour le couvert, c’est plutôt simple, les abeilles ont besoin de pollen et de nectar : favoriser les plantes comme le thym, l’origan, la menthe, la lavande vraie, le romarin, la bourrache, …et qui feront le plaisir de nos papilles en cuisine ; planter des espèces locales de notre région qui fleurissent au fil des saisons. Mais surtout préserver les plantes sauvages qui poussent naturellement au jardin. Observer la diversité des insectes qui butinent ces plantes permet de comprendre l’intérêt à les protéger. Ainsi le bien connu pissenlit, trop souvent qualifié à tort de « mauvaise herbe », offre à profusion pollen et nectar aux abeilles mais aussi aux bourdons, aux syrphes, aux papillons, assurant ainsi la survie de nombreux insectes particulièrement au printemps et en automne où « l’offre alimentaire » est plus rare.
On peut aussi enrichir la palette végétale de son jardin en prélevant (avec modération) des graines de plantes locales et en les semant au printemps à la manière d’une « prairie fleurie ».
Bien évidemment, aucune utilisation de produits chimiques dans un jardin où l’on privilégie le vivant et la richesse des écosystèmes.
Enfin, pour les adeptes de sciences participatives, le projet SPIPOLL (suivi photographique des insectes pollinisateurs) permettra de participer à la connaissance des insectes pollinisateurs.
Pour en savoir plus : www.spipoll.org.
L’avez-vous vu ?
Le Xylocope violet ou abeille charpentière est la plus grosse de nos abeilles solitaires. La femelle pond dans une galerie qu’elle aura creusé dans le bois mort. Elle y aménagera des cellules, édifiées à l’aide sciure de bois mélangée à de la salive. Chacune abritera un oeuf et une provision de pollen et de nectar pour la larve. L’émergence se déroule à la fin de l’été et les adultes trouveront un abri pour hiberner jusqu’au printemps où mâle et femelle s’accoupleront. Les mâles se reconnaissent à l’anneau brun-jaune de leurs antennes. Voir ces insectes sur la glycine en fleurs qu’elle apprécie particulièrement est un de ces moments de ravissement que la nature sait nous offrir.
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’avril 2021)
Grenouilles, crapauds,rainettes et compagnie
Vous avez un point d’eau, une mare dans votre jardin ? Alors vous avez peut-être la chance d’héberger des amphibiens. Une petite mare avec des pentes douces, bien végétalisée et sans poissons, peut accueillir la ponte de la Rainette méridionale mais aussi du Pélodyte ponctué, du Crapaud épineux ou encore du Triton palmé ou de la Salamandre tachetée. Des abris divers, tas de bois, vieille souche d’arbre laissée sur place, tas de pierres sèches ou muret, tuiles empilées, vieux pot de terre retourné seront autant de refuges et d’abris pour permettre aux amphibiens de rester présents au jardin.
Très menacés par la disparition des zones humides, ces animaux sont pourtant essentiels à l’équilibre écologique. Les accueillir est souvent une solution naturelle pour réguler les proliférations de moustiques, de limaces et autres gastéropodes. Ce sont de valeureux auxiliaires des jardiniers.
Les avez-vous vus ?
Le début du printemps voit fleurir de nombreuses plantes colorées. Certaines sont attendues particulièrement car au-delà de leur beauté, elles annoncent d’autres belles observations. Ainsi, la
Cardamine des près aux fleurs graciles d’un rose frais est une des plantes-hôtes favorite de l’
Aurore, petit papillon annonciateur du printemps. C’est le mâle qui est observé le plus souvent en début de saison et il se reconnaît facilement avec le bout des ailes antérieures d’un bel orange sur fond blanc.
La femelle est plus discrète, blanche au recto avec de belles marbrures vert doré au verso. Déjà observé dans son jardin ? On peut aider ce papillon en favorisant ses plantes-hôtes comme la cardamine ou l’alliaire, et en conservant un espace de « prairie » qui ne sera fauché qu’en début de printemps, une fois les papillons sortis, car il hiverne sous la forme de chrysalide, bien protégé parles herbes hautes. Une bande enherbée au pied d’une haie sera l’idéal pour lui permettre d’accomplir son cycle complet de reproduction et continuer à le voir accompagner le printemps !
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de mars 2021)
Au bonheur des papillons
Les premiers papillons, comme un avant-goût du printemps, ont fait leur apparition, motivés par les températures clémentes de la fin février. Comme la première hirondelle ou le premier Milan noir, la première observation de l’année est toujours un moment émouvant. Citron, Grande Tortue, Robert-le-diable, Vulcain… ces espèces hivernent à l’état adulte dans une fissure, un pied de lierre, une écorce décollée, un arbre creux, un tas de bois. On les voit surgir de leur cachette dès que les températures se radoucissent mais attention aux gelées tardives qui peuvent anéantir les téméraires. Au jardin,on peut aider ces papillons en préservant une grande diversité de plantes locales (arbres, arbustes, plantes herbacées) pour satisfaire l’appétit des chenilles, en favorisant les plantes fleuries nectarifères pour les adultes et en aménageant des habitats pour permettre leur hivernage : tas de feuilles, de branchages, de bois, de pierres, vieux arbres à préserver, herbes hautes, lierre,… autant de refuges potentiels bienvenus lorsque le froid arrive.
L’avez-vous vue ?
Répondant au nom étonnant de Grande Tortue (Nymphalispolychloros pour son nom scientifique), ce joli
papillon printanier appartient à la famille des Vanesses. Comme les oiseaux migrateurs qui font des réserves de graisse avant d’entamer leur périlleux voyage, il a recherché à l’automne des fruits très mûrs et des suintements de sève afin de faire le plein énergétique et survivre à l’hiver. Ceux qui n’ont pu s’alimenter à suffisance ne verront pas le printemps.
chenilles, en favorisant les plantes fleuries nectarifères pour les adultes et en aménageant des habitats pour permettre leur hivernage : tas de feuilles, de branchages, de bois, de pierres, vieux arbres à préserver, herbes hautes, lierre,… autant de refuges potentiels bienvenus lorsque le froid arrive.
Saules, ormes, bouleaux peupliers, fruitiers mais aussi micocoulier sont les plantes-hôtes des chenilles. Il n’y a qu’une seule génération par an, et sa longévité de 10 à 11 mois est peu courante chez les papillons.
Sa cousine, la Petite Tortue (Aglais urticae) a deux générations par an et ses chenilles se nourrissent de l’Ortie dioïque.
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de février 2021)
Les oiseaux de nos jardins
Le dernier week-end de janvier a été marqué par le comptage national des oiseaux des jardins. Au fil des années, de plus en plus d’observateurs participent à cette action de sciences participatives.Cette année, les participations ont été encore plus nombreuses sur le département malgré les intempéries qui n’ont pas facilité les observations et la crise sanitaire qui a empêché le regroupement de passionnés et intéressés dans des refuges ouverts au public.
En vous rendant sur le site https://www.faune-tarn-aveyron.org/ vous pourrez consulter les observations réalisées pendant ces deux jours. Même chose sur le site de l’observatoire https://www.oiseauxdesjardins.fr/(Consulter / Les 15 derniers jours / sélectionner le département81 /sélectionner la page pour arriver aux samedi 30 et dimanche 31 janvier). Vous trouverez aussi sur le
site de la LPO Tarn la deuxième édition du Courrier des Refuges, spécial oiseaux des jardins .
Enfin, voici le compte rendu du comptage dans des Refuges LPO du secteur de Lavaur avec l’association Le Pays d’en haut. (A télécharger ICI)
Le geste du mois
Il est toujours temps de planter des arbustes pour constituer des haies bocagères. Même de petites portions sont importantes. Vous vous désolez de votre ancienne haie de Laurier-cerise et autres Cyprès de Leyland ?Uniformes, peu attractifs pour la faune (on la qualifie de «béton vert »), ces arbustes peuvent être remplacées petit à petit par d’autres végétaux plus esthétiques et réellement utiles à la biodiversité.
Dans votre choix, laissez-vous guider par les espèces indigènes. Il suffit de regarder dans la nature alentour pour repérer celles qui y poussent naturellement. Aubépine, Erable champêtre, Sureau noir,Cornouiller sanguin, Fusain d’Europe, noisetier, … les espèces sont nombreuses. Esthétiques,adaptées à la faune locale, beaucoup fournissent des fruits, baies ou graines. Attention cependant aux espèces invasives comme le Buddléia. Les feuillus protègent mieux du vent par leur pouvoir filtrant que les persistants mais ceux-ci sont utiles aux oiseaux en hiver notamment. Le Laurier-tinest un bel arbuste persistant qui fournit à chaque saison nectar, baies et abri.
Enfin, faites une bonne place aux arbres fruitiers qui régaleront les oiseaux comme les humains !
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de janvier 2021)
Devenons des ambassadeurs de la nature
Malgré la crise sanitaire et les difficultés qu’elle génère, vous êtes de plus en plus nombreux à vous engager pour préserver la nature de proximité en créant un Refuge LPO. Car c’est un outil qui permet à chacun et chacune d’agir sans attendre, de manière concrète et à son échelle au sein d’un réseau dynamique et volontaire.
Le programme phare de la LPO fêtera son centenaire en 2021. Nous pouvons tous participer à cet événement en le faisant connaître et en partageant nos découvertes, nos expériences et notre motivation au plus grand nombre.
Pour ce faire, les adeptes des réseaux sociaux pourront partager sur facebook les actualités des Refuges LPO. De grands événements comme les comptages nationaux des oiseaux des jardins (celui de cet hiver est programmé les 30 et 31 janvier) ou la Fête de la Nature (du 19 au 23 mai) seront une belle occasion pour ouvrir son Refuge à son voisinage et aux personnes intéressées ou pour faire découvrir en quoi consiste cette démarche active de protection de la nature.
Alors devenons des ambassadeurs de la nature… pour la Nature !
Témoignage– Diane Bénony – Refuge LPO à Rabastens
Notre amie Nature ayant particulièrement besoin de ceux qui l’aiment,il me semblait essentiel d’agir à mon échelle et de mieux connaître les petites bêtes qui nous entourent. Mon jardin est devenu « Refuge LPO »peu avant le premier confinement. Puis nous avons aménagé une mare,installé des nichoirs, des mangeoires, et ouvert l’appentis. Nous avions déjà le plaisir de voir passer des pipistrelles et oiseaux des jardins, mais le simple fait de devenir « refuge » nous a amenés à observer d’autres animaux qui ont trouvé là un espace de vie qui leur convient :grenouilles vertes, libellules, abeilles, crapauds, hérissons,chardonnerets, Mésanges bleues, pics, Huppe fasciée.
Et puis, il y eu la fin du confinement. Un peu partout, les animaux qui avaient repris du terrain ont été chassés à nouveau par les voitures et la présence de l’homme. Nos voisins se sont mis à couper tous leurs arbres en plein mois de mai alors que les merles y nichaient, tandis que de l’autre côté, un autre traitait son terrain au « round up »
C’est là que le terme de « refuge » m’est apparu comme tout à fait approprié. Tels des randonneurs perdus en montagne par temps d’orage, les oiseaux peuvent trouver chez nous un lieu pour les accueillir.
En hiver,c’est un plaisir de faire le tour du jardin pour y déposer des tas de graines et de l’eau. Les passereaux sont déjà là, au-dessus, ils piaillent et n’attendent que ça. C’est tout à coup un ballet de Mésanges charbonnières, Mésanges bleues, ou à longue queue, suivies par Monsieur rouge-gorge puis une
troupe de moineaux. Nous n’utilisons aucun pesticide, choisissons des plantes adaptées à notre région,prenons le temps d’observer, avec des jumelles, ce petit espace vert qui nous entoure, et chaque jour il y a
quelque chose de différent. Les enfants adorent remarquer tel ou tel oiseau et retiennent facilement des noms parfois compliqués. Mieux que ça, ils n’ont pas peur des couleuvres vertes et jaunes qui nichent pourtant assez près de la maison. Ils reproduisent ces observations à l’extérieur, repèrent les oiseaux sur le chemin de l’école en apprenant à rester discrets, ce qui constitue pour moi un bon apprentissage de notre rapport à la nature : ne pas trop y toucher, être patient et discret, pour respecter cette grande et essentielle diversité.
AGIR AVEC LES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de décembre 2020)
Les mangeoires sont installées et les oiseaux les fréquentent assidument les premiers froids arrivés.
Cette aide apportée aux oiseaux pour leur permettre de passer la saison froide ne doit pas se transformer en piège mortel. Une étude récente (2019) sur les causes de mortalité des oiseaux des jardins montre que la mortalité liée aux chats est l’une des principales causes de décès signalés par les observateurs (12,8% à 26,3% du total des oiseaux morts). Suit de près la mortalité due aux collisions avec les fenêtres. L’étude pointe une forte augmentation de la mortalité (+50%) due à la présence des chats causée par l’augmentation des populations de félins. Les espèces les plus prédatées sont les passereaux comme le Rougegorge, l’Accenteur mouchet ou le Verdier d’Europe qui se déplacent souvent au sol. Il existe des solutions pour limiter cette prédation. La première consiste à installer plusieurs mangeoires afin de ne pas concentrer les oiseaux au même endroit. Elles seront placées en hauteur dans un endroit dégagé avec cependant des buissons ou des arbres pour se réfugier en cas de danger.
Cependant si la prédation est trop forte et que les précautions prises ne suffisent pas, il vaut mieux renoncer à la mangeoire et offrir des solutions plus naturelles (voir les conseils dans les rubriques
précédentes).
Les mangeoires, parce qu’elles concentrent les oiseaux au même endroit favorisent la propagation des maladies dont certaines sont mortelles. Le port du masque n’étant pas envisageable pour nos protégés à plumes, il convient de nettoyer mangeoires et abreuvoirs très régulièrement. Le savon noir dilué est un
très bon désinfectant. En cas de mortalité anormale, cessez tout nourrissage pendant 4 semaines et désinfectez les installations. Les mangeoires en hauteur (à trémie) sont préférables aux mangeoires plateaux et là aussi, en installer plusieurs réduit les concentrations au même endroit.
Enfin, éloignez les mangeoires de fenêtres et baies vitrées pour limiter la mortalité par collision lors des envols brusques très fréquents. Pour en savoir plus, la LPO a édité des fiches médiation sur les chats et le nourrissage que vous trouverez à l’onglet « La médiation ».
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de novembre 2020)
Aider les oiseaux en hiver
Voici venu le temps d’installer des mangeoires pour aider les oiseaux à passer la saison froide. Les jeunes de l’année particulièrement vulnérables peuvent profiter de ce complément alimentaire. C’est aussi un moment privilégié pour les observer, apprendre à les identifier et observer leurs comportements.
Quelques principes à respecter :
-
- si possible installer plusieurs mangeoires pour limiter la concurrence ;
- les placer en hauteur dans un endroit dégagé avec des buissons ou des arbres à proximité ;
- le tournesol noir bio est l’aliment à privilégier car il fournit une graisse de qualité dont les oiseaux
ont besoin pour résister au froid ; - les fruits flétris, noix, noisettes sont très appréciés ;
- si vous utilisez des boules de graisse, celles-ci doivent être sans filet et sans huile de palme (on
peut en fabriquer soi-même) ; - interdits : le pain, les biscuits, les graisses animales, les aliments salés et sucrés ;
installer des points d’eau ; - nettoyer régulièrement mangeoires et abreuvoirs pour éviter le développement des maladies ;
- arrêter de nourrir à la fin mars pour ne pas perturber la saison qui commence, celle de la
reproduction.
Le conseil du mois
En ce mois de novembre, les feuillus perdent leurs feuilles qui s’accumulent dans les allées et les parterres. Trop nombreux sont encore ceux qui les éliminent soit en les amenant à la déchèterie ou pire qui les brûlent (ce qui est interdit par la loi d’ailleurs). Ils ne perçoivent pas l’utilité de cette ressource pour la Nature. Les feuilles accumulées se décomposeront lentement en un compost nourricier, elles protègent la fertilité du sol du froid et de la pluie battante. Leur couvert abrite de nombreux insectes sou forme larvaire ou adulte qui pourront ainsi passer l’hiver… ou servir de nourriture aux oiseaux. Une bonne idée pour aider les oiseaux autre que la mangeoire ! Le Merle noir est un spécialiste pour soulever les feuilles mortes et y trouver sa pitance.
Il suffit de ramasser les feuilles sur les allées ou les endroits où elles ne sont pas les bienvenues et de
les placer sur les massifs, au pied des arbres ou sur les cultures potagères
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’octobre 2020)
Plaidoyer pour les haies
Pour compléter la rubrique Refuges du mois précédent consacrée aux arbres, attardons-nous sur les bienfaits de la haie. Bien sûr pas celles de thuya ou de laurine ou encore de photinia très à la mode. Celles-là sont plutôt qualifiées de « béton vert ». Mais celles diversifiées, composées d’arbustes locaux et dont les baies sont une manne pour les oiseaux en halte migratoire ou sédentaires. Elles sont les reines des exploitations maraichères qui utilisent ses multiples bienfaits pour délimiter les parcelles cultivées, conserver l’eau si précieuse, enrichir les sols, lutter contre l’érosion, limiter la force du vent, abriter les prédateurs des éventuels ravageurs de cultures. Un des bienfaits particulièrement notables est de protéger les cultures du soleil pendant les étés caniculaires comme celui que nous venons de connaître. C’est ce qui se pratique à la Ferme de Prim’verts à Damiatte où les haies champêtres sont intégrées entre les planches de cultures maraîchères. On peut bien évidemment appliquer cette pratique à son potager. Alors qu’attendons-nous pour planter ?
L’avez-vous vue?
Elle fleurit peut-être encore ce mois d’octobre dans votre jardin et vous ne l’avez sans doute pas remarquée car sa petite taille la rend très discrète. Et pourtant elle s’épanouit sur les pelouses rases des jardins qui ont délaissé depuis longtemps pesticides et autres engrais. Une vingtaine de centimètres de haut, de délicats fleurons blancs enroulés en spirale le long de la tige, voici la Spiranthe d’automne, une orchidée sauvage qui fleurit en ce moment. Après sa découverte, pour l’admirer de près, il faudra vous pencher un peu mais la gymnastique vaut le coup… d’œil et de nez ! Vous percevrez sans doute un léger parfum de vanille car en plus d’être belle, cette orchidée sent bon !
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de septembre 2020)
Plaidoyer pour les arbres
La canicule et la sécheresse qui ont sévi cet été ont été pour beaucoup d’entre nous difficiles à supporter. Qui n’a pas apprécié la présence salvatrice des arbres et la fraîcheur de leur ombrage lors d’une sortie en extérieur « à la rage du soleil » ? Qui n’a pas lors d’un trajet en voiture, préféré la route bordée de platanes que l’autoroute ? Et pourtant, on continue à abattre des arbres ou à les mutiler sous prétexte qu’ils sont gênants, qu’ils font des feuilles qu’il faudra ramasser, qu’ils sont trop vieux, que sais-je encore ? Cherchez l’erreur !!!
Pour lutter contre cette incohérence destructrice, il est urgent d’agir. Tout d’abord en préservant les arbres existants. Avant d’élaguer une branche ou de le couper, posons-nous la question : est-ce que cela me gêne vraiment ? Souvent, après un moment de réflexion, la réponse est non. Arrêtons de couper l’herbe au pied des arbres. Les faucheuses et autres tondeuses peuvent blesser l’arbre, ce qui créera une porte ouverte aux champignons et bactéries. Elles détruisent aussi tout un habitat hébergeant une faune et une flore particulières qui profiteront aussi à l’arbre (contrairement à l’idée reçue que les herbes sont des concurrentes) et elles fragilisent les sols nourriciers. Conservons le plus possible les arbres et arbustes que des oiseaux judicieux ont semé.
Enfin, plantons, à l’image de notre Geai des chênes, sans qui nos forêts seraient beaucoup moins attrayantes! D’abord dans son jardin en associant selon l’espace disponible des végétaux de hauteurs différentes (voir article Refuges LPO du mois d’août). Attention à bien prévoir la taille définitive de l’arbre choisi (hauteur et largeur) afin de ne pas être obligé dans l’avenir de l’élaguer. Privilégions les espèces locales, adaptées au climat et au sol et redécouvrons leur beauté et leur prestance.
Élargissons notre action en convaincant nos municipalités de la nécessité de préserver notre patrimoine végétal et de planter massivement pour l’avenir. Faisons connaître le programme des Refuges LPO pour appuyer notre action.
L’arbre reste LA SOLUTION facile à mettre en œuvre de lutter contre le réchauffement climatique.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’août 2020)
De la vie à tous les étages
Un jardin qu’il soit particulier ou collectif se résume trop souvent à un espace vert planté d’arbres isolés et de pelouses tondues régulièrement. Ces jardins-là sont pauvres en biodiversité car verdure ne rime pas forcément avec nature ! Pour rendre son jardin plus accueillant pour une diversité d’espèces en leur assurant le gîte et le couvert, il suffit de favoriser les «strates végétales» c’est-à dire les étages de végétation.
La première idée qui vient à l’esprit est de planter une haie composée de buissons, d’arbustes et d’arbres plus grands en favorisant au maximum les espèces locales bien adaptées au sol et au climat et souvent très esthétiques pour peu qu’on y prête attention.
Autre solution, relier des arbres existants en plantant des arbustes et des espèces buissonnantes. Cela augmentera visuellement la superficie du jardin. Les oiseaux en visitant le nouvel espace ne manqueront pas de semer des graines (Cornouiller sanguin, aubépine, troène, sureau, …) de conserver précieusement ces plantes (mais attention aux invasives !). On oublie trop souvent une strate de grande importance, la strate herbacée. En préservant cette espace du piétinement et de la tondeuse, vous favoriserez également la vie du sol, élément-clé de la santé du végétal et de toutes les espèces qui en dépendent (homme compris !). A prévoir assez large et à ne faucher qu’en fin d’hiver afin de lui conserver sa fonctionnalité. Il est bien évidemment trop tôt pour réaliser ce projet (plantations de novembre à février) mais il est recommandé d’y penser dès maintenant.
Et pourquoi pas incorporer dans ces massifs un muret de pierres sèches, un tas de bois mort, une souche,un petit point d’eau pour augmenter le potentiel d’habitats et de ressources de nourriture ? De quoi favoriser diverses espèces d’oiseaux, les insectes (dont des prédateurs de ravageurs potentiels des cultures potagères), les reptiles, les amphibiens, les mammifères (hérisson, chauves-souris)… et d’assurer au visiteur bipède de longs moments de bonheur à observer la Nature.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de juillet 2020)
Pour l’envol des Martinets noirs
Ils ressemblent à des hirondelles mais leurs ailes en faux et leurs cris stridents les distinguent. Ils enchantent nos ciels d’été et c’est toujours un grand bonheur que d’admirer dans leurs acrobaties aériennes ces oiseaux taillés pour le vol qui ne posent que pour se reproduire. Comme leurs cousines les hirondelles, le Martinet noir souffre de la disparition des insectes volants composant l’essentiel de sa nourriture et des nichées et de la raréfaction des sites potentiels de nidification. S’installant le plus souvent dans une fente sous les toitures, les ravalements et restaurations suppriment de fait bon nombre d’endroits pour s’installer.
Mais il est des lieux privilégiés (Refuge LPO bien évidemment !) où ces oiseaux extraordinaires reviennent chaque année, fidèles à leur site de naissance. Ainsi aux alentours de Castres, la façade bien exposée d’une maison individuelle est équipée de plusieurs nichoirs à l’intention du Martinet noir : des boîtes individuelles placées sous l’avancée du toit avec un trou ovoïde et espacées entre elles ainsi qu’un « HLM » avec 5 trous. Le tout fixé par des équerres aux poutres de l’avant-toit. Cette année, pas moins de 22 petits ont été comptés par Michel, l’heureux propriétaire ! Une belle petite colonie maintenue et développée grâce à l’installation de nichoirs adaptés. Alors pourquoi ne pas en faire autant ? Et pour aider un peu plus ces insectivores, il est indispensable de conserver le plus possible des espaces enherbés fauchés une fois l’an (à l’automne ou en fin d’hiver) afin que les insectes puissent accomplir leur cycle complet de reproduction et ainsi participer à la restauration des écosystèmes.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de juin 2020)
Quelle chance ! J’ai un serpent dans mon jardin !
Un jardin favorable aux oiseaux est un jardin qui accueille la biodiversité, toute la biodiversité. Parlons un peu des serpents, ces mal-aimés et dont la crainte conduit souvent à supprimer tout espace d’herbes hautes qui pourrait les abriter. Bien sûr, se retrouver nez à nez avec un serpent éveille chez bon nombre d’entre nous une crainte de ce qui rampe, surprend. Et pourtant, les serpents en tant que prédateurs de divers petits animaux jouent un rôle essentiel et leur présence dans un jardin est signe de bon état écologique. Sans parler des personnes pour qui la peur des serpents relève de la phobie, il suffit souvent de mieux le connaître pour éteindre cette peur du reptile.
Pour cela, et pour éviter de se laisser surprendre, on peut installer dans un coin du jardin (pas près de la
maison ou sous l’étendoir à linge !) une plaque en bois, ou métallique type tôle ondulée ou une bâche
caoutchouc en lisière d’une haie, au pied d’un mur avec quelques heures d’ensoleillement (3 heures environ). Surélever légèrement la plaque avec une branche morte et le tour est joué.
Ce type d’installation est aussi un bon moyen de « déplacer » un reptile vivant vers un endroit choisi en lui procurant un gîte confortable où il pourra vivre en toute quiétude (ainsi que le propriétaire du jardin !)
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de mai 2020)
Quelques conseils de saison pour aider la faune au printemps
Si cette période de confinement des humains revêt de nombreux avantages pour la faune, certains problèmes sont toujours d’actualité comme la prédation des chats. Oiseaux, lézards, reptiles, insectes… lui
permettent d’assouvir son instinct naturel de chasseur. Certes la prédation est un élément essentiel du fonctionnement des écosystèmes mais les effectifs de chats multiplient de manière considérable la mortalité de la faune sauvage, les oiseaux notamment. La LPO a édité une fiche-conseil pour limiter la prédation du Chat domestique que vous pouvez télécharger :
https://tarn.lpo.fr/wp-content/uploads/2020/05/FM_PredationChatDomestique-2019_Web.pdf
Chaque année, à cette période de l’année, de jeunes oiseaux non-volant sont trouvés au sol. Ils ne sont pas abandonnés par leurs parents mais beaucoup de jeunes, en particulier des rapaces, quittent leur nid trop petit et continuent à être nourris par leurs parents. S’ils ne sont pas blessés, le mieux est de les laisser où ils sont. Cependant, parfois, en présence de chats, de chiens ou à proximité d’une route ou d’une mare, il est préférable de mettre l’oisillon en sécurité dans un panier, un carton dans ou à proximité du nid supposé. Puis surveiller si le jeune est nourri par les parents. Dans le cas contraire, joindre le centre de soins au 06 27 58 28 85.
Voir la fiche-conseil sur le ramassage des jeunes :
https://tarn.lpo.fr/wp-content/uploads/2020/05/FM_RamassageJeunes-2019_Web.pdf
Déjà évoqué lors du précédent numéro, les tondeuses et autre taille-haie sont très actifs en cette période particulière. Outre les effets néfastes sur la biodiversité, il n’est pas rare de s’apercevoir, parfois trop tard, de la présence d’un animal. Combien de hérissons ont été blessés ou tués par le passage trop invasif de la tondeuse ou de la faucheuse ! Quant aux haies, elles ne doivent pas être taillées pendant toute la période de nidification des oiseaux, soit de mars à juillet. Profitez-en pour laisser une bande enherbée devant la haie que vous ne faucherez qu’à l’automne. Insectes, oiseaux et chauves-souris vous « diront merci » !
Enfin, il est à craindre que la période de déconfinement ait un impact fort sur la faune. La plupart des espèces sont en pleine période de reproduction et elles ont investi des espaces libérés de la présence humaine. Aussi, gardons les bonnes habitudes en limitant nos déplacements en voiture, en roulant moins vite, surtout la nuit. En promenade, ne nous écartons pas des sentiers et prêtons l’oreille car souvent, les oiseaux signalent par des cris d’alerte qu’un prédateur éventuel s’approche de leur nid. Éloignons-nous rapidement pour ne pas les inquiéter.
Et faites passer le message autour de vous !
Chronique naturaliste… dans le jardin
Il est dans mon jardin un vieil abricotier qui n’a jamais vraiment produit d’abricots, mais qu’importe car il est peuplé d’oiseaux toute l’année. Ses branches mortes sont un véritable garde-manger pour les mésanges, le grimpereau, la Fauvette à tête noire. Elles ne sont coupées que si elles deviennent gênantes ou alors placées en tas au pied de l’arbre. En ce début du mois de mai, une famille de Mésanges à longue queue visite assidument cet arbre nourricier. Les jeunes, reconnaissables à leur silhouette rondouillarde, leur plumage aux couleurs peu accentuées et leur cercle orbitaire rouge, patientent souvent de longs instants en attente de leur pitance. Ils se tiennent parfois l’un contre l’autre ou profitent du moment pour se toiletter.
Les parents sont identifiés rapidement. Longue queue, gris rosé, blanc et gris du plumage, ils s’affairent, le bec chargé de petits insectes qu’ils distribuent à la chaîne. On voit bien à leur silhouette fine qu’ils se nourrissent peu tant il y a de becs à nourrir.
Quel bonheur d’être le témoin privilégié de ces instants de vie et de savoir qu’on a sans doute contribué favorablement à la présence de ces oiseaux par des pratiques de jardinage respectueuses du vivant et en orientant les aménagements au jardin en faveur de la biodiversité.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’avril 2020)
Confinons les tondeuses !
En ces temps de confinement pour tout une partie de la population, l’occasion est toute trouvée de prendre soin de son jardin. Mais, revers de la médaille, j’entends plus en ce moment le ronflement des tondeuses que le chant des oiseaux ou le bourdonnement des abeilles ! A les entendre, je mesure combien de m² de ressources alimentaires et de niches écologiques détruites pour la faune et la flore ! Alors, il ne faut plus tondre ? Ne tombons pas dans l’excès contraire.
En créant à la tondeuse des sentiers plus ou moins larges délimitant des massifs, les plantes sauvages pourront pousser, croître et produire des graines. Cela agrandit l’espace et peut transformer un petit jardin. La fauche de ces espaces rendus à la nature peut se faire à l’automne ou mieux à la fin de l’hiver.
Et si pour vous, une pelouse tondue court satisfait le regard, signifie « propre » et ordonné, tentez l’expérience puis cheminez sur les espaces fauchés et admirez les étonnantes orchidées, observez les papillons déroulant leur trompe sur les fleurs à nectar ou pondant sur leur plante-hôte, comprenez que cette plante que l’on a laissé monter à graine fournira de la nourriture pour les oiseaux ou offrira du nectar aux pollinisateurs et qu’en se reproduisant, elle assurera l’avenir de cette ressource alimentaire pour tout un petit peuple sauvage.
La Pyrale du buis est de retour !
Les températures douces du mois de mars ont profité aux chenilles de Pyrale du buis et elles ont déjà commencé à boulotter les feuilles tendres. Avant de vous ruer sur le pulvérisateur, pensez que ces chenilles peuvent être consommées par les oiseaux, les mésanges notamment. En Belgique, une très forte mortalité dans les nichoirs des oisillons de Mésange bleue a fait suspecter les traitements des buis contre la Pyrale. Même si nous ne savons pas encore la relation de cause à effet, il faut rester vigilant. Pourquoi ne pas consacrer un peu de temps à détruire les chenilles à la main, si bien sûr les arbustes ne sont pas trop grands et nombreux ? L’occasion aussi de repérer d’autres habitants du buis comme les araignées qui peuvent consommer les chenilles de pyrale, les escargots qui s’y réfugient ou les abeilles qui visitent activement les fleurs. En favorisant la nidification des oiseaux et la venue des chauves-souris (nichoirs, et jardin diversifié), nous trouverons un moyen de lutte non négligeable.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de mars 2020)
Favoriser les abeilles sauvages
Un des aménagements privilégiés dans les jardins pour combattre la disparition avérée et dramatique des pollinisateurs consiste à installer des ruches pour les abeilles domestiques. Est-ce une bonne idée ? Il existe une seule espèce d’abeille domestique, élevée depuis des lustres pour sa production de miel. Elle pollinise les plantes à fleurs qu’elle visite et connaît un effondrement catastrophique depuis une quinzaine d’années.
Bien moins connues, les abeilles sauvages, pour la plupart solitaires, compte près de 1000 espèces rien qu’en France. Elles ne produisent pas de miel consommable mais jouent un rôle déterminant dans la pollinisation des plantes. Au cours des millénaires, ces espèces ont co-évolué avec les plantes dont elles assurent la reproduction et qui fournit leur subsistance. C’est un fait que la plupart des écosystèmes dépendent de ces insectes car elles maintiennent la diversité des espèces de plantes.
Des études récentes ont alerté sur le fait que la multiplication des ruches conduisait à affamer ces abeilles
sauvages qui disparaissent déjà, elles aussi, des mêmes causes que les abeilles domestiques.
Pour les accueillir au jardin et ainsi contribuer à son échelle à leur survie, on peut leur fournir le gîte et le couvert. Pour le gîte, installons des hôtels à insectes garnis de matériaux divers (tiges creuses, tiges à moelle, bûches percées, morceaux de bois), des espaces de terre nue ou sableuse pour les espèces qui nichent au sol (70% des espèces). Pour le couvert, préservons des surfaces de plantes sauvages, plantons des aromatiques et favorisons les plantes produisant pollen et nectar ; ne pas chercher à faire « propre » mais à faire « vivant » ! Et observons, dès ce mois de mars, le ballet des Osmies et Xylocopes qui, affamés au sortir de l’hiver, sont à la recherche des fleurs à nectar.
Pour retrouver les articles concernant le « comptage des oiseaux des jardins » ainsi que la Rubrique « les Refuges LPO » sur le site de la LPO Tarn,
cliquez sur le lien suivant : https://tarn.lpo.fr/?page_id=951
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de février 2020)
Éloge du pissenlit… et des belles sauvages du printemps
Les températures clémentes (trop !) de cet hiver ont favorisé la floraison de nombreuses plantes sauvages dans les pelouses dont le bien connu Pissenlit. Si certains le qualifient encore de « mauvaise herbe », d’autres militent pour
sa conservation car cette plante commune fleurit en fin d’hiver et fournit nectar et pollen, des ressources alimentaires de premier ordre pour tous les butineurs et autres pollinisateurs qui sortent affamés de leur refuge hivernal dès les premiers redoux. Et quelle beauté que ces petits soleils offerts à l’appétit des insectes ! Laissons-les donc pousser, fleurir et se multiplier ainsi que d’autres belles sauvages comme la ficaire ou la véronique et admirons le ballet de leurs visiteurs.
Et pour donner un petit coup de pouce supplémentaire, plantons à l’automne des bulbes comme le crocus, le perce-neige ou le narcisse qui eux aussi fleurissent tôt en saison et sont une manne pour les butineurs. Du côté des arbres, les saules comme le Saule marsault (mais pas le saule pleureur) produisent un pollen généreux, bienvenu après une longue période de disette. A favoriser si le terrain le permet.
Comptage des oiseaux des jardins les 25 et 26 janvier 2020 :
Vous avez été très nombreux cette année à participer au week-end de comptage national des oiseaux des jardins.
Pour cette occasion, quatre Refuges LPO sur Lavaur, Garrigues, Andouque (près de Carmaux) et Sorèze ouvraient leurs portes au public pour faire découvrir les visiteurs ailés et participer à ce comptage. Un grand merci à Bernard, Florence, Isabelle et Jehan-Philippe, Sylvie et Marc, Stéphanie et Nicolas, ces « ambassadeurs » qui ont donné de leur temps pour partager leur passion des oiseaux et de la biodiversité.
Pour consulter le compte rendu des observations et du comptage sur Lavaur et Garrigues : cliquez sur le lien suivant : https://tarn.lpo.fr/
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de janvier 2020)
Comptage national des oiseaux des jardins
Les mangeoires sont installées, garnies de graines de tournesol bio, l’eau des abreuvoirs est changée régulièrement et les visiteurs ailés ne manquent pas de fréquenter les restaurants 4 étoiles des Refuges LPO ! L’observation des oiseaux depuis sa fenêtre devient vite une activité passionnante car elle permet de différencier les espèces, de repérer des comportements propres à chacune mais aussi à chaque individu. Avez-vous repéré le Gros-bec casse-noyaux, le Pinson du nord ou le Tarin des aulnes qui fréquentent épisodiquement les mangeoires ? Pour devenir incollable sur les espèces, participer à l’Observatoire des oiseaux des jardins est une bonne idée et une activité qui peut se faire en famille, les enfants ayant des capacités d’observation souvent bien supérieures à celles des adultes.
Rendez-vous sur le site https://www.oiseauxdesjardins.fr pour s’inscrire ou sur https://www.faune-tarn-aveyron.org si votre jardin est déjà enregistré.Pour savoir comment procéder et éviter les erreurs comme le sur-comptage des oiseaux, vous trouverez sur le site de l’Observatoire un guide pratique très utile :
https://cdnfiles1.biolovision.net/www.oiseauxdesjardins.fr/userfiles/Guideaideparticipation.pdf
Cette année, le week-end de comptage national des oiseaux des jardins aura lieu les 25 et 26 janvier. L’an dernier, ce sont pas moins de 69 jardins impliqués dans le Tarn et plus de 10 000 au niveau national. Pour l’occasion, plusieurs Refuges LPO sur Sorèze, Andouque ou Garrigues ouvrent leurs jardins et accueillent les personnes qui souhaitent se rencontrer à cette occasion. Vous trouverez leurs coordonnées dans la rubrique « Activités du mois ».
Et un grand merci à toutes les personnes qui se mobilisent pour faire de ce comptage une belle réussite.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de décembre 2019)
Depuis quelques jours la lumière a changé. L’air aussi. Plus frais, plus dense. Quand je quitte la chaleur du logis pour jardiner, le café noir brûlant est mon meilleur ami. Vite, un coup d’œil aux mangeoires : pleines, parfait !
J’ai fait peur mais quelques pas de côté et la faim suffisent ; déjà ils reviennent. La grande faim, celle des matins d’automne et d’hiver a vaincu leur affolement. Les friquets aux couleurs de novembre sont les plus hardis, mais il faut que je vous le dise : le Moineau friquet est un sacripant ! En fait il s’agit d’un groupe d’une dizaine d’individus, peut-être plus. Une bande de violents que rien n’impressionne ou n’intimide. Certains monopolisent les deux mangeoires, d’autres mangent au sol, les derniers sur un banc de pierre et la margelle du puits. Aucun oiseau ne les chasse ; pas même les sittelles qui sont pourtant très dures avec les mésanges et les pinsons. Les mésanges sont tellement vives et mobiles que je n’arrive pas à les compter.
Elles picorent, vont sur une branche « casser la graine », retournent sur les mangeoires, foncent vers le fond du jardin, reviennent, se croisent en un va et vient tel que je ne sais comment m’y prendre. La chorégraphie est un désordre magnifique et sauvage où les cravates noires se mêlent aux calottes bleues, aux gorges orange, aux joues blanches ponctuées de noir, aux ventres jaunes ou brun rouge.
Et pendant ce temps-là, placides, peut être un tantinet admiratifs mais sérieux, concentrés sur leur pitance, verdiers et pinsons déjeunent sans perdre une miette de graine et du spectacle.
Et quel spectacle ! Ou en ai-je déjà vu un pareil ? Ça y est, je sais…la Défense, la cantine du bureau : mêmes gourmands, mêmes pressés, mêmes déplacements rapides, même variété » vestimentaire »…
Même si ça volait moins haut ! Partout virevoltent de drôles d’oiseaux… mais ceux de mon jardin m’offrent, eux, de vrais « petits » bonheurs… Philippe Pagès
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de novembre 2019)
Le bonheur est dans la haie
Les haies bocagères étaient à l’honneur de cette animation chez Aurore et Jonathan, maraîchers bio à Damiatte et adhérents aux programmes Des Terres et des ailes et Refuge LPO. Ils en connaissent bien les bienfaits pour leur exploitation : amélioration des conditions micro-climatiques, brise-vent, protection des eaux et des sols contre l’érosion, préservation de la faune pour qui la haie est un habitat de choix, corridor écologique, structuration du paysage… Ainsi Aurore et Jonathan préservent les haies existantes et en plantent dans les parcelles cultivées. Placées dans le sens de la pente, elles retiennent le sol lors des fortes pluies ;
intercalées entre les cultures, elles favorisent leur rotation, abritent de nombreux auxiliaires, maintiennent l’humidité de l’air et du sol, protègent les plants des brûlures du soleil et des morsures du gel. Les bienfaits apportés par la haie compensent très largement la perte de surface exploitée. Et ce n’est pas le Rougegorge qui dira le contraire, lui qui nous a accompagnés tout au long de la visite et qui se délecte des graines de Fusain d’Europe (entre autres).
Qu’on se le dise, en ville, dans un jardin ou sur une exploitation agricole, plantons des haies (arbustes à baies principalement) et protégeons celles qui existent déjà.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’octobre 2019)
Moment nature au jardin
Après un été chaud et sec, très éprouvant pour la faune et la flore, l’automne est la saison où fleurissent encore quelques plantes, productrices de nectar comme l’aster, qui, au-delà de sa beauté intrinsèque, est un spectacle vivant à lui tout seul. Diverses espèces de mouches, papillons, abeilles, guêpes se restaurent sur ce garde-manger bien achalandé.
Ce foisonnement montre bien l’importance de fournir aux insectes en particulier, maillon essentiel de la chaîne alimentaire, de quoi se nourrir toute l’année et faire des réserves pour les espèces qui hiverneront. En favorisant dans son jardin des plantes nectarifères tout au long
de la saison d’activité et pas seulement au printemps, et en sauvegardant le plus de plantes sauvages adaptées à la faune, nous agissons concrètement pour aider les espèces à survivre et à se reproduire.
Attention cependant aux faux amis comme l’arbre à papillons (Buddleia davidii) qui attire les papillons en leur faisant croire qu’il produit beaucoup de nectar. Il n’en est rien et les pauvres papillons, « drogués » par une substance produite par l’arbuste, ne peuvent plus se nourrir correctement et ne se reproduisent pas. De plus, ce végétal est classé comme espèce exotique envahissante. A ne pas planter…
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de septembre 2019)
Voici revenu le temps des migrateurs…
« Tip, tip, tip » depuis quelques semaines retentit dans nos jardins ce cri répétitif. Il s’agit du Gobemouche noir, un petit passereau, nicheur dans des contrées plus nordiques et qui à chaque fin d’été fait des haltes chez nous avant de partir vers ses quartiers d’hiver au Sénégal. Accumuler des réserves de graisse est vital pour un si long et dangereux voyage. C’est la raison de sa présence chez nous pour quelques temps encore. Pour l’aider, favoriser les zones de prairie où se reproduisent les insectes dont ils se nourrissent et bien sûr pesticides interdits.
Si le Gobemouche noir recherche des insectes volants, d’autres migrateurs comme les fauvettes se gavent des baies qu’ils savent trouver dans les haies bocagères. En planter dans son jardin est une bonne idée pour les aider dans leur migration.
Il est possible aussi d’observer en cette fin d’été des regroupements importants d’hirondelles qui disparaissent souvent le lendemain de ces émouvantes observations. Celles-ci sont également en partance pour l’Afrique sub-saharienne et « font le plein » d’insectes volants tout au long de leur parcours. Il n’est pas rare sur le site de suivi de la migration à Laval-Roquecezière d’admirer des groupes d’hirondelles se déplaçant vers le sud tout en se nourrissant en vol. Comme il observait des rassemblements d’hirondelles dans les roselières, Aristote pensait que les hirondelles s’enfonçaient dans la vase pour passer l’hiver. Cette idée fausse perdurera plusieurs siècles jusqu’à ce que le baguage des oiseaux confirme l’hypothèse formulée par Buffon sur leur trajet migratoire.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’août 2019)
Éloge du cyprès et de l’eau pour les oiseaux.
Les arbres sont inévitablement associés aux oiseaux qui y trouvent pour la plupart de quoi se nourrir, se protéger et nicher. En sélectionner un pour y élever sa nichée revêt une grande importance pour les couples en recherche d’un site de nidification adéquat, et il est de ces arbres qui recueillent les faveurs de nombre d’entre eux : il s’agit du cyprès. Il faut lui accorder qu’il est un bel arbre au profil graphique et prenant peu de place dans un jardin. Et quand on constate combien il est plébiscité par les oiseaux, sa présence dans un jardin le rend précieux. Ainsi cette année dans le cyprès de mon jardin, côté sud, deux nichées de Chardonneret élégant et côté nord, deux nichées de Pigeon ramier. Dans un autre jardin, Geai des chênes et Pigeon ramier le choisissent comme logis et l’écureuil apprécie particulièrement les graines de ce conifère.
Cet arbre est très sécurisant car il offre de la hauteur ; son profil étroit et ses rameaux flexibles découragent les prédateurs. D’autres arbres ou arbustes sont aussi très recherchés par les oiseaux comme les aubépines et pruneliers qui protègent les couvées grâce à leurs épines.
N’oubliez pas de penser aux oiseaux en ces temps de canicule et de sécheresse en plaçant une ou plusieurs coupelles d’eau peu profondes pour qu’ils puissent boire et se laver. A changer tous les jours pour éviter la propagation des maladies et la reproduction des moustiques.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de juillet 2019)
De l’eau et des plantes sauvages
Avec les températures caniculaires que nous subissons actuellement, la quête d’un point d’eau pour s’abreuver et se nettoyer est vitale pour les oiseaux. Une simple coupelle peu profonde placée dans un endroit dégagé afin de sécuriser les abords conviendra. Si possible multiplier ce genre d’installations, en hauteur, suspendues ou au sol (les hérissons apprécieront !).
On n’y prête que peu d’attention parce qu’elles font partie de notre environnement et qu’on leur attribue le mauvais rôle en les qualifiant de « mauvaises » (adjectif fondamentalement injuste !), voici un plaidoyer pour les plantes sauvages ! Leur présence en nombre et leur diversité sont essentielles pour le bon fonctionnement d’un écosystème. Pour faire (très) simple, sans plantes sauvages, pas d’insectes ni de graines pour nourrir les oiseaux. Et que seraient nos paysages sans elles ?
Qui n’a pas admiré la Mélitée du plantain pondant sur sa plante-hôte dont les graines régaleront les oiseaux granivores ? … Qui n’a pas observé l’Andrène de la Bryone, une petite abeille solitaire ne butinant que la Bryone dioïque, une liane commune, témoins de la co-évolution de la fleur et de l’abeille ?…Avant de supprimer une plante « non-invitée », posons-nous la question : est-ce qu’elle me gêne ? Souvent la réponse est non.
Alors favorisons la diversité des espèces en laissant pousser nos belles sauvageonnes, observons tout le petit peuple qui en dépend et admirons-les pour leur beauté et les services essentiels qu’elles rendent !
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de juin 2019)
La saison de reproduction bat son plein et il n’est pas rare de trouver à terre un oisillon souvent pas encore volant. Le premier réflexe est de récupérer l’oiseau que l’on croit abandonné. Se poseront ensuite de nombreuses questions à la suite de ce sauvetage qui est malheureusement dans la plupart des cas une condamnation à mort. Souvent ne rien faire est la meilleure solution. Car pour de nombreuses espèces, les jeunes sortent du nid trop étroit, volettent aux alentours et se retrouvent souvent au sol. Les parents très vigilants sont à proximité et continuent à les nourrir. Certes, à cette période de leur jeune existence, les oisillons sont très vulnérables. De nombreux dangers les guettent comme les chats toujours à l’affût ou le trafic routier. Dans tous les cas, sauf si l’oiseau est blessé, il vaut mieux le mettre en sécurité à proximité de l’endroit où vous l’avez trouvé, dans un arbre, un panier placé en hauteur, voire le nid si vous le trouvez. Laissez faire les parents bien plus compétents dans l’élevage de leurs jeunes. Si vous craignez qu’il ne finisse dans les griffes de votre chat, celui-ci peut être cantonné à la maison le temps que l’oisillon soit capable de voler, l’affaire de quelques jours.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de mai 2019)
Aider les hérissons
Qui ne connaît pas ce mammifère si sympathique qu’est le hérisson ? Sa présence pérenne dans un jardin signale le bon état écologique du lieu. Autrefois commun, il se fait de plus en plus rare car sa vie près de l’homme est parsemée de dangers. Comment l’aider ?
Ne jamais utiliser de pesticides, une évidence, et en particulier des anti-limaces car c’est un gros consommateur de gastéropodes en tout genre.
Attention aux tondeuses et débroussailleuses car notre compère se cache souvent dans les herbes hautes. Pour les mêmes raisons, ne pas brûler les tas de feuilles ou les branchages où il peut se réfugier.
Les bassins aux berges abruptes sont des pièges mortels pour cet animal qui, quoique bon nageur, ne peut souvent pas remonter et se noie. Un simple grillage plongeant dans l’eau l’aidera à ressortir.
De nombreux jardins sont clôturés avec du grillage voire des murs ce qui nuit à la progression nocturne du hérisson en quête de nourriture. Un simple aménagement dans le grillage suffit à lui permettre le passage. Pour info, le territoire d’un hérisson est d’environ 3ha.
Si vous trouvez un hérisson, ne pas le déplacer (le mettre juste en sécurité au bord de la route dans la
direction qu’il emprunte). Chaque animal a son territoire et il s’agit peut-être d’une femelle allant nourrir ses petits. Dans les deux cas, le déplacer le conduirait à une mort certaine ainsi que les petits.
Enfin, la nuit, il suffit le plus souvent de lever le pied et d’être attentif à la route et ses abords pour éviter l’hécatombe.
Vous avez un hérisson dans votre jardin ? Quelle chance ! Choyez-le en plantant ou en préservant une haie champêtre, en favorisant une végétation diversifiée, un installant un tas de bois dans un coin tranquille voire un gîte à hérisson où il (enfin elle) pourra élever ses petits.
Ne pas lui donner à manger, un jardin sain et diversifié lui fournira toute la nourriture dont il a besoin. En tout cas, pas de lait qui peut se révéler mortel malgré une idée reçue. Cependant, il ne refusera pas quelques croquettes pour chat !
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’avril 2019)
Il se trouve quelque part dans la campagne castraise un lieu privilégié qui est l’un des plus anciens Refuge LPO du Tarn. C’est au printemps 1990 que Michel et sa femme ont inscrit leur propriété au programme des Refuges LPO pour accueillir et préserver la biodiversité locale. Passionné depuis longtemps par les oiseaux, Michel a installé un grand nombre de nichoirs divers, que ce soit pour les oiseaux, les insectes ou les chauves-souris. Le plus spectaculaire de ces aménagements est la présence d’une enfilade de nichoirs à Martinets noirs sur la façade de sa maison. Ceux-ci sont tous utilisés même s’il a constaté en 2018 une diminution de la fréquentation. Combien de jeunes ont pris leur envol au fil des années dans un endroit sécurisé grâce à Michel … qui en est bien récompensé car il ne cache pas le plaisir à la fois simple et intense d’observer les différentes étapes de la nidification. Il attend sans nul doute avec impatience le retour des martinets… et nous aussi !
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de mars 2019)
Il est urgent d’agir pour les insectes
Les températures très (trop) douces du mois de février nous ont donné un petit goût de printemps. Nous avons vu sortir les premiers papillons, les premières abeilles sauvages mais le plaisir ressenti à leur observation ne doit pas cacher l’inquiétude ressentie à l’annonce de l’effondrement des populations d’insectes annoncé par des études récentes. Cette disparition massive en entraîne d’autres, les oiseaux notamment qui ne trouvent plus de quoi nourrir les nichées, la flore également qui perd ses pollinisateurs. Qui dit mauvaise reproduction dit moins de graines… La fertilité des sols est aussi impactée.
Pourtant des gestes simples permettent d’agir concrètement pour permettre aux insectes d’accomplir leur cycle complet de reproduction. Tout d’abord, préserver au maximum les plantes sauvages qui poussent naturellement dans son jardin. Chacune d’entre elles héberge et/ou nourrit différentes espèces d’insectes. Ainsi la chenille du superbe Machaon consomme le Fenouil commun ou la Carotte sauvage qui sont d’ailleurs de très belles plantes.
Au lieu de tondre uniformément sa pelouse, pourquoi ne pas créer des cheminements avec la tondeuse en laissant pousser des îlots ? Cela augmente l’espace parcouru ainsi que la taille des massifs fleuris et offre des ressources en nourriture pour les oiseaux, les papillons, les libellules… Les orchidées sauvages pourront se développer, produire leurs graines et fleuriront en nombre les années suivantes. Ces massifs devront être fauchés à l’automne ou au printemps suivant, en pratiquant des rotations, afin de permettre la reproduction et offrir un couvert protecteur pendant l’hiver. Cette gestion « différenciée » fera de votre coin de nature un tableau vivant et coloré qui demande peu de travail et vous laissera le loisir de profiter du spectacle !
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de février 2019)
L’hiver bien installé, les oiseaux fréquentent assidument les mangeoires placées à leur intention. Mais il faut prendre quelques précautions pour ne pas transformer cette action en faveur des oiseaux de nos jardins en piège mortel. Il convient de nettoyer très régulièrement (raclette, brosse et eau) les postes de nourrissage surtout les mangeoires-plateaux car la concentration des oiseaux favorise le développement des maladies. Ainsi, dans un département voisin, une mortalité anormale de Moineaux domestiques a été observée, sans doute due à une salmonellose. L’eau des abreuvoirs doit aussi être régulièrement changée et le récipient nettoyé. Enfin, de nombreux oiseaux percutent les vitres soit que les mangeoires sont trop proches des fenêtres soit que les inévitables disputes pour s’accaparer la nourriture leur fasse perdre toute prudence. Même si l’oiseau repart, il n’est pas en possession de tous ses moyens et à la merci d’un prédateur éventuel. Placer des voilages ou des stickers auto-collants (en vente à la boutique LPO) permet de limiter cette mortalité désolante.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de janvier 2019)
Au menu : mangeoires, abreuvoirs et comptage participatif
En ce début de janvier, le froid s’est installé. Pour résister aux températures négatives et au manque de nourriture, les oiseaux ont besoin de trouver des ressources riches en lipides. Quoi de mieux que les graines de tournesol qui profitent à beaucoup d’espèces. Ainsi même ceux qui n’ont pas un bec capable de décortiquer la graine peuvent glaner les débris laissés par les granivores. Pour les adeptes de boules de graisse, il convient de rechercher des produits sans huile de palme et d’enlever le filet qui les entoure pour assurer leur sécurité. Les pains de graisse conviennent aussi très bien (sans huile de palme) mais il est intéressant de les fabriquer soi-même avec des supports naturels comme des grosses pommes de pin ou des bûches de bois aménagées de cavités creusées à la scie-cloche. C’est une activité très enrichissante à faire avec des enfants.
Il est indispensable aussi de fournir de l’eau à disposition (que l’on dégèlera si besoin avec de l’eau chaude) dans une coupelle peu profonde où les oiseaux viendront boire et se baigner car même en hiver, le plumage doit rester impeccable.
Il est souhaitable aussi d’offrir aux oiseaux des ressources de nourriture moins « artificielles » en laissant en place jusqu’au printemps les plantes porteuses de graines, en conservant sur les massifs les feuilles mortes ; beaucoup d’oiseaux dont le Merle noir adorent fouiller cette litière à la recherche d’invertébrés. Un compost ouvert fera le bonheur du Rougegorge familier qui y cherchera des insectes.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de novembre 2018)
Le 25 novembre est une date bien connue des jardiniers car « A la Sainte Catherine, tout bois prend racine ». Reprenons la sagesse de nos anciens et pensons à « peupler » nos terrains de végétaux.
Des arbres tout d’abord, qui sont reconnus pour être « le couteau suisse du climat ». C’est une action concrète et efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Qui n’a pas apprécié lors de cet été caniculaire l’ombrage des arbres et la fraîcheur qu’ils apportent ? On dit même qu’il adoucit les mœurs… Pensons aussi aux générations futures.
Si c’est possible, plantons des groupes d’arbres car ils ont besoin pour bien grandir et vivre vieux de la compagnie d’autres végétaux.
Que planter ? Évitons les arbres « exotiques » peu accueillants pour la faune et les espèces envahissantes. Chênes, frênes, tilleuls, arbres fruitiers, mûrier blanc, charmes. .. toute espèce locale adaptée à son territoire. Faisons une belle place aux feuillus en limitant les conifères trop favorables à l’expansion de la chenille processionnaire.
Plantons des arbustes également que l’on peut intercaler entre les grands arbres. (Voir le Courrier de l’hirondelle de septembre (n° 81) qui vante les bienfaits de ces végétaux.)
Au-delà de notre lopin de terre, incitons nos communes, les établissements publics, les entreprises à faire de même.
Et rejoignons, si ce n’est déjà fait, le programme des Refuges LPO, une action elle aussi concrète pour préserver la biodiversité.
Alors, plantons, plantons, plantons…
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’octobre 2018)
La saison de reproduction est depuis longtemps terminée et vous vous demandez que faire des nichoirs que vous avez installés et qui ont abrité au printemps dernier une ou plusieurs couvées de passereaux. L’automne sonne le moment idéal pour s’en occuper. Tout d’abord, il s’agit d’enlever le nichoir ce qui permet de vérifier s’il a été utilisé ou pas. Au passage, admirez la délicatesse du nid des mésanges : épais tapis de mousse pour le fond et poils douillets au-dessus. L’occasion de vérifier la présence des matériaux que vous avez disposés au printemps aux alentours (poils de chien, crins de cheval, …). Ensuite se pose la question : enlever le nid ou pas ? Certains nichoirs étant utilisés par les oiseaux les nuits d’hiver, la présence du nid apporte un surplus de chaleur.
Mais au printemps, il leur faudra l’enlever pour apporter une garniture neuve. Et pas question pour vous de déranger en enlevant le nid à la fin de l’hiver, alors que la plupart des oiseaux ont déjà pris possession de leur logis. Si vous avez plusieurs nichoirs installés, il est possible d’en nettoyer un et de laisser la garniture pour l’autre… et d’observer comment se comportent les oiseaux et leurs préférences. Dans tous les cas, il faudra le replacer dès la fin de l’automne car, pour les oiseaux sédentaires, les mâles, prévoyants, recherchent activement leur futur site de nidification pendant l’hiver. Évidemment si le nichoir est placé sur un arbre, pas de clous pour le fixer mais un fil de fer gainé qui ne blessera pas le tronc et sera ajusté chaque année pour suivre sa croissance. Un peu plus de protection sera apportée en intercalant des morceaux de bois entre le tronc et le fil de fer.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois de septembre 2018)
L’été a été difficile aussi pour les oiseaux. Pour lutter contre les fortes chaleurs, s’abreuver et se laver, il leur a fallu rechercher un point d’eau accessible et sécurisé. La sécheresse a amoindri considérablement les sources de nourriture des granivores mais aussi des insectivores. Beaucoup ont commencé en cette fin d’été leur migration comme le Gobemouche noir qui fait des haltes dans nos contrées pour faire des réserves de graisse avant le grand départ vers l’Afrique. Pour aider ces grands voyageurs mais aussi les oiseaux sédentaires, les arbustes à baies offrent une nourriture providentielle.
Vous avez sûrement observé la fréquentation importante de passereaux dans les arbustes à baies qui fournissent à cette époque de l’année tout un étalage de baies aux couleurs diverses
et attrayantes : Sureau noir, Cornouiller sanguin, Fusain d’Europe, Aubépine, Prunelier, Troène, Bourdaine, Mais saviez-vous que ces couleurs -noir brillant, bleu pruiné, rouge éclatant, rose vif- jouent un rôle important pour la plante ? Car en attirant les oiseaux, les baies, dont la graine sortira intacte de leur système digestif accompagnée d’un engrais adapté (la fiente), seront semées loin de l’arbuste qui les a produites.
Alors, si ce n’est déjà fait, il ne vous reste plus, lorsque le temps sera venu, de planter ces arbustes providentiels qui présentent bien d’autres intérêts pour la biodiversité. En attendant, prenez le temps d’observer les haies et de vous émerveiller de cette relation entre les oiseaux et les végétaux.
DU CÔTÉ DES REFUGES LPO (Conseil de saison du mois d’août 2018)
Avec les fortes chaleurs, la recherche de points d’eau est vitale pour les oiseaux et la petite faune. Pour les aider, il suffit d’installer des abreuvoirs peu profonds. Une simple coupelle pour plante en pot suffit. En installer plusieurs à différentes hauteurs satisfera tous les besoins. Si le récipient choisi est trop profond, un caillou sécurisera l’installation.
En effet, de nombreux animaux, dont des jeunes oiseaux inexpérimentés, se noient. D’ailleurs, les abreuvoirs installés dans les prés se révèlent être de véritables pièges ; pensez à les sécuriser.