Texte prononcé par Michel Malaterre lors des obsèques :
« Nous sommes rassemblés ici pour dire un dernier au revoir à notre ami et compagnon Patrice, pour lui rendre hommage aussi et pour le remercier de tout ce qu’il a fait pour nous et notre association ; En effet Patrice était un homme engagé, militant de la première heure au sein de la LPO Tarn, il ne comptait ni ses heures, ni ses déplacements pour participer et même organiser différentes activités ; que ce soit sur le causse de Labruguière, en forêt de la Montagne Noire ou même plus loin dans le Minervois et sur les marais du littoral méditerranéen, il savait faire partager son savoir et sa passion pour la nature.
Je me rappelle pour l’enquête des rapaces nocturnes de France les longues nuits passées au sein de la forêt de la Montagne Noire où il me guidait pratiquement les yeux fermés sur les pistes forestières ; Par instinct et par connaissance des chemins qu’il avait tant arpentés pour son métier de forestier. Il était ainsi Patrice, à la fois vieux loup solitaire mais aussi sensible à l’écoute du monde qui l’entourait . Il était aussi un grand amateur de jazz qu’il écoutait le soir venu. L’art ne lui était pas non plus indifférent, sensible aux œuvres d’artistes naturalistes : Robert Hainard, Serge Nicolle, et bien d’autres , il s’inspirait d’eux pour créer à son tour. En allant chez lui j’avais découvert ses sculptures qui ne déméritaient pas devant ses maitres….
L’homme était secret, il fallait un peu le bousculer pour qu’il parle de ses œuvres et de ses passions. Au début de sa retraite il s’était aussi lancé dans la fabrication de canne à pêche l’autre passion qu’il pratiquait de temps en temps.
Il m’avait raconté aussi que pendant ses premières années de garde-forestier dans les forêts profondes de la Meuse, il avait rencontré les vestiges de cette terrible guerre : des arbres marqués par des éclats d’obus qu’il fallait sonder avant de les abattre. Ces expériences l’avaient marqué et du coup il avait beaucoup lu sur la grande guerre, il était comme ça Patrice il n’était pas superficiel il allait au bout des choses.
Ancien administrateur de la LPO Tarn, il savait écouter les autres mais aussi hausser la voix pour faire passer son idée ; parfois borné ce qu’il reconnaissait, il pouvait paraitre, pour ceux qui le connaissait pas, bougon. Ours il l’était peut-être, en société, aux yeux des autres mais une fois dans son milieu notre Patrice savait communiquer sa passion.
Rédacteur du courrier de l’hirondelle, CDH pour les intimes, il alimentait de sa plume plusieurs rubriques : à vos jumelles, balades et porte-plume. Plume agile mais teintée de nostalgie et de désappointement sur notre société. Malheureusement, mon cher Patrice nous avions prévu une collation en ton honneur mais pour cause de Covid nous avons préféré l’annuler pour rester prudents ; Mais ne t’inquiète pas un rendez vous sera pris dans le printemps sous la forme d’une balade sur le Causse . Alors je te dis au nom de tous, à bientôt. »
Texte prononcé par Sylvie Malaterre lors des obsèques :
« Chaque fois que je l’appelais nous avions notre petit rituel de bienvenue comment ça va Patrice ? et lui de me répondre OOOOOOOh ça va ça vient.
Bon alors si ça vient c’est que ça va et toutes nos discussions commençaient ainsi.
Alors aujourd’hui ça ne va pas parce que tu ne reviendras pas et j’ai le cœur lourd.
Comment va faire Pauline si elle casse la baguette magique que tu lui as fabriquée et si finement sculptée.
Et que dire du sapin de noël que tu leur avais apporté un soir, il était si haut, si beau que la mâchoire des enfants a failli se décrocher.
Comment vais-je faire pour monter mes cannes à pêche sans toi, je vais faire des nœuds qui ne tiennent pas et je casserai ma ligne et tu ricaneras comme la fois où je t’ai raconté ma première perruque, tu étais mort de rire et maintenant tu es mort tout court.
Ça ne va pas du tout.
Ça ne va pas du tout, avec qui vais-je discuter du dernier polar que j’ai lu, ou débattre des dernières actualités politiques qui nous faisait marrer ou des fois hurler d’indignation.
Il n’était pas ours Patrice, il était pudique à l’extrême et il ne savait pas trop montrer ses sentiments, mais c’était quelqu’un de très sensible, lettré, engagé, bref un ami.
Et aujourd’hui, mon ami, tu vas nous manquer. Je te le dis : ça ne va pas du tout. »
Contribution de Marie-Odile Diot :
C’est beaucoup de tristesse, j’ai vu Patrice vendredi dernier quand il m’a montré les lieux où il pensait guider notre sortie avec les enfants autour des conifères.
Nous ferons la sortie en pensant à lui, il m’avait montré des cèdres de l’Atlas qu’il avait plantés, nous nous arrêterons là pour lui rendre hommage.
Il a guidé plusieurs sorties sur Lagarrigue ces dernières années.