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La presqu’île d’Ambialet

A son entrée dans notre département, le Tarn a creusé une vallée encaissée dans la roche cristalline, dessinant de nombreux méandres. Le plus remarquable d’entre eux se situe au village d’Ambialet où, contraint par la résistance de certaines parois schisteuses, le Tarn a dessiné une presqu’île qui culmine à 294 m. Une aubaine pour la faune sauvage qui trouve dans ce paysage des habitats diversifiés, majoritairement boisés et rupestres, notamment pour les oiseaux qui mettent à profit les courants ascensionnels. Une aubaine également pour le naturaliste qui peut se placer en hauteur pour détecter et suivre les évolutions de la faune sauvage sans être vu. C’est ainsi qu’il est possible d’observer depuis le prieuré des chasseurs d’insectes (Hirondelle de rochers, Faucon hobereau), de reptiles (Circaète Jean-Le-Blanc), d’oiseaux (Autour des palombes, Epervier d’Europe), de mammifères (Buse variable, Faucon crécerelle), de poissons (Héron cendré) ou encore la cueillette méticuleuse du Chevreuil. Les déplacements de l’Aigle botté, du Milan royal ou du Faucon pèlerin raviront les experts. La quiétude des lieux pourra être troublée tour à tour par le cri rauque du Grand corbeau, le sifflement tremblé du Milan noir, le cri « marin » du Goéland leucophée ou le chant de la Fauvette passerinette dont la musicalité en fait la meilleure artiste parmi nos fauvettes méridionales. Mais il faudra un œil exercé pour détecter le Lézard ocellé.

Le naturaliste pourra satisfaire également sa curiosité, en fonction de ses centres d’intérêt, en portant attention à l’entomofaune qui réserve bien des satisfactions (Azuré des orpins, Macromie splendide, Gomphe semblable) ou en allant chercher sur les bords du Tarn des indices de présence de la Loutre ou du Castor, en compagnie du Loriot, de la Bergeronnette des ruisseaux ou de la furtive Couleuvre vipérine et, en hiver, du Grand cormoran ou de la Grande aigrette. Si la chance lui sourit, il pourra contacter des migrateurs empruntant la vallée du Tarn (Cigogne noire, Balbuzard pêcheur), un Tichodrome échelette appréciant la villégiature hivernale du milieu rupestre ou un Vautour fauve en prospection.

Ne négligeons pas pour autant les plateaux environnants qui permettent l’observation du Busard Saint-Martin, du Tarier pâtre, du Bruant proyer, de l’Alouette lulu, du Pipit des arbres, de la Fauvette passerinette ou de la Pie-grièche écorcheur, pour ne citer que quelques espèces. Et si vous vous attardez jusqu’à la tombée de la nuit, le chant grave et profond du plus grand des oiseaux nocturnes vous récompensera d’une journée pleinement naturelle.