Courrier de l’Hirondelle 147 – mars 2024

Mise en ligne du numéro 147 – mars 2024 du bulletin mensuel de la LPO du Tarn

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Des panneaux de signalisation chez les oiseaux ?

Au sein du règne animal, la survie des espèces est directement conditionnée par leur capacité à franchir le filtre de la sélection naturelle. Au fil des générations, l’évolution sélectionne des phénotypes et stratégies comportementales permettant la pérennisation des espèces à travers le temps. Très diversifiés de par leur anatomie, leur plumage ou leurs traits d’histoire de vie, les oiseaux fournissent ainsi de bons exemples d’adaptation à leur environnement.

Comme toute espèce apte au vol, ils ont notamment développé de nombreuses stratégies d’évitement des obstacles lors des déplacements aériens. Souvent mortelles lorsqu’elles surviennent contre des structures d’origine anthropique, les collisions entre congénères induisent également des blessures ou des dépenses énergétiques importantes, notamment en période de migration. Les espèces de grandes tailles, plus rapides et moins agiles que les espèces de plus modestes dimensions, possèdent ainsi des capacités d’évitement plus limitées. Contrairement à de nombreux passereaux, connus pour émettre des cris de vol spécifiques pour signaler leur position à leurs congénères, les grandes espèces grégaires emploient alors des stratégies différentes lors des mouvements de migration.

Des travaux scientifiques parus en 2022 dans le journal de la Royal Society apportent ainsi certaines pistes de réponses. Suite à l’analyse détaillée des modes de vie et de plusieurs milliers de clichés photographiques provenant de 1980 espèces d’oiseaux, les chercheurs ont ainsi mis en évidence le rôle surprenant de la face interne des ailes dans le processus d’évitement des collisions entre congénères. Il semblerait que l’évolution ait sélectionné des ailes particulièrement contrastées, utilisées comme de véritables signaux visuels chez les espèces grégaires de grandes tailles. Elles permettraient notamment d’évaluer avec précision la vitesse et la direction des individus volant à proximité, réduisant ainsi le risque de collision. Cette caractéristique, présente par exemple chez les Cigognes blanches, rendrait les individus plus visibles au décollage et en vol, à la fois pour les congénères situés en dessous ou au même niveau. Les Flamants roses se serviraient également de ces contrastes comme signalement des prédateurs aux congénères.

Le contraste au niveau de la face inférieure des ailes se retrouve en parallèle chez certains oiseaux nocturnes. Alors que la plupart de ces espèces possèdent des mœurs solitaires, certaines d’entre elles chassent en groupe ou forment des colonies lors de la période de reproduction. C’est notamment le cas pour l’Engoulevent sable, un oiseau nocturne américain possédant le dessous des ailes très contrasté. Ce signal visuel aurait ainsi évolué indépendamment dans plusieurs lignées taxonomiques.

Références :

Zheng, K., Liang, D., Wang, X., Han, Y., Griesser, M., Liu, Y. & Fan, P., 2022. Contrasting coloured venral wings are a visual collision avoidance signal in birds. Proceedings Royal Society B, 289 : 20220678.

La Huppe fasciée

© JL Haber

Certains l’on déjà observée dans la campagne près de chez eux, d’autres ont entendu le « houpoupoup » caractéristique de cet oiseau qui fréquente le sud de l’Europe, on peut donc le voir facilement en Occitanie. Les huppes européennes migrent en général jusqu’en Afrique tropicale pour passer la mauvaise saison de l’hémisphère nord. L’hivernage est rare et accidentel en France

En France, son arrivée est précoce, enregistrée dès la fin février dans le Sud, en mars ou avril dans les régions plus septentrionales. Elle quitte ces latitudes dès qu’elle a terminé sa nidification, au mois d’août et plus rarement en septembre.

La huppe fasciée est un très bel oiseau au plumage chamois orangé dont la queue et les ailes sont bariolées de noir et de blanc. Sa crête érectile chamois lui donne un aspect très élégant lorsqu’elle se déplace dans les terrains meubles aux herbes rases, elle visité volontiers les jardins , les parcs et les verger et peut même fréquenter la périphérie de centre ville et de villages.

Son bec légèrement arqué lui permet de se nourrir de vers et de larves d’insectes qu’elle extrait du sol. Elle affectionne aussi les insectes adultes comme les coléoptères qu’elle assomme sur une pierre pour en arracher les élytres. Elle ne dédaigne pas les petits reptiles comme les lézards.

JL Haber

A terre, la Huppe fasciée est active, affairée. Dès qu’elle est en alerte, elle dresse brusquement sa huppe, qu’elle rabat rapidement cherchant refuge dans les arbres. L’originalité de son vol est l’un des traits les plus frappants de ce bel oiseau. Avec ses ailes arrondies, son vol onduleux et indécis assez près du sol, elle ressemble à un papillon géant. Bien que son vol puisse sembler lourd et peu agile, la huppe se révèle habile et acrobatique pour déjouer ses agresseurs. Elle est plutôt solitaire, assez discrète et silencieuse. Peu farouche, elle se tient néanmoins à bonne distance des observateurs humains.

Dès son retour sur le territoire de nidification, le mâle signale sa présence par son chant. Celui-ci, très particulier, est un motif de trois syllabes (houpoupoup) ou rarement, deux ou quatre. C’est un bruit sourd de près mais perceptible de très loin. Si sa posture ailes et queue étalées ne suffit pas à décourager le rival, il n’hésite pas à l’affronter en un combat digne de celui des coqs.

C’est un oiseau cavicole. Toutes les cavités peuvent être occupées pour la nidification : arbres, murs, amas de pierres… Les œufs reposent directement sur le fond de la cavité. La femelle pond 5 à 8 œufs jaunes vert olive et couve 16 jours dès le premier œuf. Durant cette période, elle est nourrie par le mâle qui continue le ravitaillement deux semaines après l’éclosion. Le nombre de jeunes prenant l’envol est relativement réduit.

JL Haber

Globalement, la Huppe fasciée n’est pas menacée. Néanmoins, il faut signaler des restrictions d’aire, en particulier en Europe de l’Ouest, où la population décline depuis le 19e siècle. Et ce déclin semble se poursuivre en dépit des modifications du climat qui en principe devraient favoriser cet oiseau thermophile. Or, ce n’est pas vraiment le cas.

La raison majeure en est probablement l’appauvrissement généralisé de l’ensemble des insectes des écosystèmes agricoles au sens large dont l’oiseau dépend entièrement pour sa survie. La raréfaction des gros insectes, qui affecte également d’autres oiseaux comme les pies-grièches, est une conséquence directe de l’emploi massif et généralisé de pesticides, non seulement en agriculture, mais également par les particuliers, aucun milieu n’y échappant vraiment. De plus, l’habitat traditionnel de la huppe, le village avec ses vieilles maisons, son bocage, ses vergers et pâtures périphériques, ses petits jardins sans intrants, tend à régresser par manque d’entretien. L’habitat lui-même est rénové, privant la huppe de sites de nidification. La pose de nichoirs peut compenser ce manque, mais encore faut-il y penser.

Sources :

  • Site internet LPO : découvrir le nature/fiche espèce/ huppe fasciée :

https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/fiches-especes/fiches-especes/oiseaux/huppe-fasciee#:~:text=La%20Huppe%20fasci%C3%A9e%20est%20un,air%20de%20vieille%20dame%20%C3%A9l%C3%A9gante.

  • Oiseau.net

Une alimentation saine et une production durable ne se feront pas sans la biodiversité

La protection de l’environnement, bouc émissaire commode, mais regrettable de la crise agricole.

L’agriculture est née de la biodiversité végétale, animale, fongique et microbienne et, aujourd’hui encore, les êtres humains dépendent directement et indirectement de cette biodiversité pour se nourrir,s’habiller, etc. Opposer activités agricoles et sauvegarde de la biodiversité est donc fondamentalement un non-sens, que nous dénonçons.

Face aux difficultés économiques que rencontre actuellement certains responsables politiques et agricoles ont choisi, plutôt que de remettre en cause les profondes inégalités existantes dans la distribution des aides publiques et la répartition des profits, de désigner les normes et les « contraintes »environnementales comme étant responsables de la crise.

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Courrier de l’Hirondelle 146 – février 2024

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